Gabon Matin vous livre le communiqué de ministère de l’Energie et des Ressources hydrauliques relatif au lancement de la phase 2 de l’opération de gratuité de l’eau et de l’électricité.
Dans son adresse à la Nation du 3 avril 2020, le président de la République, chef de l’Etat, S.E. Ali Bongo Ondimba, avait pris d’importantes mesures pour lutter contre la propagation du coronavirus au Gabon. Au titre de ces mesures, on note la gratuité de la fourniture d’eau et d’électricité au profit de la population. La charge inhérente à cette opération est à supporter par le budget de l’Etat.
Il s’agit d’une mesure décisive dans la prévention de la maladie à coronavirus 2019. En effet, la fourniture gratuite des services d’eau et d’électricité se révèle essentielle pendant la période épidémiologique, car elle permet d’atténuer les effets secondaires de la pandémie. Au titre de ces effets secondaires on note le ralentissement de l’activité économique avec des conséquences négatives sur la capacité des ménages à procéder au règlement des factures d’eau et d’électricité. Faute d’être pris en compte, ces effets pourraient aggraver la propagation du Covid-19.
Conscient de ces impacts, la première phase de l’opération de gratuité de l’eau potable et de l’électricité a porté sur l’ensemble des abonnés de la SEEG de la catégorie des particuliers. Aussi, dans la pratique, compte tenu du nombre d’abonnés et de l’enveloppe financière allouée à la première phase, soit quatre milliards de francs CFA pour les consommations d’électricité et deux milliards de francs CFA pour les consommations d’eau, il a été retenu la répartition suivante :
- ➢ En électricité, prise en charge des consommations des particuliers en basse tension, à hauteur de 20 000 F CFA TTC. Il s’agissait des clients sociaux (S1 et S2) et des clients ayant souscrit pour un abonnement de puissance 3 kW et 6 kW ;
- ➢ En eau, prise en charge des consommations d’eau des particuliers à hauteur de 15 000 F CFA TTC.
Au terme de la première phase, nous pouvons marquer notre satisfaction quant à l’atteinte à 100% de la population cible. En effet, 248 200 clients particuliers en électricité et 152 734 particuliers en eau ont bénéficié de la présente mesure.
Sur le plan financier, les éléments en notre disposition indiquent que la mise en œuvre de la première phase de la mesure de gratuité s’élève à sept milliards trois cent trente-huit millions et deux cent quatre-vingt mille (7 338 280 000) de francs CFA, répartis ainsi qu’il suit :
- Deux milliards deux cent quatre-vingt-onze millions (2 291 000 000) de francs CFA pour la gratuité d’eau ;
- Cinq milliards quarante-sept millions et deux cent quatre-vingt mille (5 047 280 000) de francs CFA pour la gratuité d’électricité.
Sur instructions du Premier ministre, chef du gouvernement, la seconde phase de l’opération de gratuité a démarré le lundi 25 mai dernier, dans un environnement différent que celui qui prévalait lors du lancement de la première phase.
En effet, je me permets de rappeler qu’il répondait à un impératif d’état d’urgence sanitaire avec comme corollaire immédiat l’instauration d’un confinement total dans le grand Libreville où vit plus de la moitié de la population du Gabon avec des multiples incidences socio-économiques.
Il s’agit notamment de l’arrêt de toutes les activités et donc de l’affaiblissement des revenus des ménages.
Entre la première phase et la seconde, les plus hautes autorités ont levé l’état d’urgence sanitaire et le confinement total. Ceci a eu pour effet immédiat la reprise de l’activité économique. Fort de ce constat, la seconde phase de la mesure de gratuité de l’eau et de l’électricité se caractérise par une réduction du portefeuille des bénéficiaires.
Dans cette seconde phase, l’Etat ne prendra en charge que les consommations d’eau et d’électricité des personnes économiquement faibles qui sont classées dans la catégorie des clients sociaux au niveau de la SEEG.
Ceux-ci se caractérisent par :
- Une consommation inférieure ou égale à 15 mètres cube d’eau par mois. Les portefeuilles de ces derniers seront automatiquement crédités ;
- En électricité, les clients sociaux et économiquement faibles sont ceux ayant une puissance souscrite inférieure ou égale à 3 kW, à savoir 1 kW, 2 kW et 3 kW. Les portefeuilles de ces derniers seront crédités par la SEEG à hauteur de 20.000 francs CFA TTC.
La procédure pour obtenir le code du ticket EDAN reste la même que lors de la première phase. En termes de nombre de bénéficiaires de la seconde phase, nous disposons actuellement des estimations suivantes de la part de la SEEG :
- 44 197 abonnés en eau ;
- 115 951 abonnés en électricité intégrant aussi bien ceux disposant d’un compteur classique que d’un compteur EDAN.
Ce qui correspond à un coût total de près de deux milliards neuf cent quatre-vingt et un millions neuf cent soixante-quinze mille (2 981 975 000) francs CFA.
En ma qualité de responsable sectoriel, je solliciterai mon collègue, le ministre de l’Economie et des Finances, pour réaliser un audit financier de la mise en œuvre des phases 1 et 2 de la mesure de gratuité et ceci conformément aux instructions du président de la République, chef de l’Etat qui prône une politique de tolérance zéro à l’égard de la corruption.
Le ministre de l’Energie et des Ressources hydrauliques
Pascal HOUANGNI AMBOUROUE