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Les gouvernants gabonais refusent toujours de prendre soin de l’Université Omar Bongo


Les gouvernants gabonais refusent toujours de prendre soin de l’Université Omar Bongo

Les gouvernants gabonais refusent toujours de prendre soin de l’Université Omar Bongo Credit:© 2021 D.R./PetitBoma

Construite à l’origine pour environ 8 000 étudiants, l’Université Omar-Bongo (UOB) en compte aujourd’hui 35 000. Malgré des fonds colossaux alloués au fil des années (plus de 10 milliards entre 2010 et 2013) pour la réfection et la construction de nouveaux bâtiments, les réalisations peinent à sortir de terre.

En effet, pour pouvoir accueillir une population estudiantine sans cesse croissante, les États généraux de l’Éducation, de la Recherche et de l’Adéquation formation-emploi avaient annoncé la construction et l’équipement de 60 salles de cours de 50 places chacune, pour un budget de 2,5 milliards de francs, deux amphithéâtres de 1 500 places chacun (valeur : 5 milliards de francs) et 4 amphithéâtres de 600 places chacun (évalués à 6 milliards de francs), mais depuis rien n’a été fait.

De tout cet argent, la doyenne des universités du pays, qui en termes de fonctionnement aura reçu plus de la moitié de son budget annuel sans oublier ses fonds propres, n’a bénéficié à ce jour que des coups de peinture sur des bâtiments manquant de tout. Si dès l’entrée de ce temple du savoir qui, au passage n’a toujours pas de portail ni entièrement de barrière, l’on est accueilli par des bâtiments et une route présentant fière allure, au fil du parcours, ce joli tableau est peu à peu remplacé par des structures vétustes noyées dans de hautes herbes, des voies enclavées, remplies de nids-de-poule et des ordures jonchant le sol ici et là.

Le panorama s’assombrit davantage au niveau du campus qui, depuis sa fermeture fin 2014, pour cause de rénovation, est toujours en chantier, au grand désespoir des étudiants. « Chaque année, les autorités annoncent la reprise des travaux de réfection du campus. On voit quelques ouvriers dans les pavillons pendant quelques jours et puis rien du tout, les travaux ne finissent jamais », déplore Marcel, étudiant au département Droit.

En se dirigeant vers les plateaux sportifs réhabilités il y a quelques jours, un spectacle d’après-guerre s’offre aux visiteurs. Les amphithéâtres et salles de cours préfabriqués conçus en 2012 ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. Après qu’un des bâtiments en acier a été incendié en 2014 lors d’une grève, le reste des édifices est en lambeaux faute d’entretien.

Toitures, plafonds, tableaux, split, câbles d’électricité, chaises, bâches… ne reste ici que des carcasses ! Le site ressemble à un champ de ruines abandonné dans des hautes herbes. Tous ces problèmes structurels traînés depuis des années doivent impérativement être résolus si l’on veut que l’institution puisse dignement accueillir les apprenants.