Le 17 juillet 2019, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé la quatrième revue de l’accord en faveur du Cameroun au titre de la facilité élargie de crédit (FEC). L’achèvement de cette revue permet de décaisser 55,2 millions de DTS (environ 76,2 millions de dollars), ce qui porte le total des décaissements au titre de l’accord à 372,6 millions de DTS (environ 514,5 millions de dollars).
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Le conseil d’administration a également approuvé la demande des autorités d’une dérogation pour inobservation des critères de réalisation relatifs à l’accumulation d’arriérés extérieurs et au plafond sur les financements nets auprès de la BEAC, sur la base des mesures correctives prises par les autorités.
L’accord triennal en faveur du Cameroun a été approuvé le 26 juin 2017 pour un montant de 483 millions de DTS (environ 666,9 millions de dollars, ou 175 % de la quote-part du Cameroun). Il vise à accompagner les efforts déployés par le pays pour rétablir la viabilité extérieure et budgétaire et jeter les bases d’une croissance plus durable et inclusive et tirée par le secteur privé.
À la suite des débats du conseil d’administration, M. Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint et président par intérim, a prononcé la déclaration suivante :
Les résultats obtenus par le Cameroun dans le cadre du programme appuyé par la FEC se sont améliorés depuis un an. La plupart des objectifs à la fin décembre 2018, y compris celui relatif au déficit budgétaire, ont été atteints, et les réformes structurelles suivent leur cours.
Le Cameroun continue à montrer la voie dans la reconstitution des marges de manœuvre budgétaire et extérieure de la CEMAC. À terme, le soutien constant des autorités camerounaises à la mise en œuvre de la réglementation des changes de la BEAC sera fondamental pour assurer le rapatriement intégral des recettes en devises.
Il est essentiel de renforcer la discipline budgétaire pour atteindre les objectifs à la fin 2019 fixés dans le programme et atténuer les risques liés aux chocs extérieurs et aux problèmes de sécurité. En réduisant le recours aux procédures de dépenses exceptionnelles et en achevant la réforme du compte unique du Trésor, les autorités favoriseront la mise en œuvre résolue du budget 2019 tout en améliorant la gestion de trésorerie et la transparence dans l’exécution du budget.
Il est fondamental de ne pas recourir à de nouveaux emprunts non concessionnels et de respecter strictement le plan de décaissement des prêts contractés mais non décaissés pour préserver la viabilité de la dette. Une meilleure hiérarchisation des projets et une efficience accrue des investissements contribueront à répondre aux besoins de développement tout en favorisant une gestion prudente de la dette. L’amélioration de la viabilité financière des grandes entreprises publiques à l’aide de contrats de performance et de réformes ciblées des prix administrés réduira le recours aux subventions et atténuera les risques liés aux passifs conditionnels.
Il demeure crucial d’améliorer l’inclusion financière, le climat des affaires et la gouvernance pour encourager le développement du secteur privé et stimuler la compétitivité. Il est en particulier essentiel de renforcer le respect des normes de l’ITIE et le cadre de LBC/FT pour favoriser une croissance tirée par le secteur privé et attirer les investissements étrangers.
Le programme du Cameroun continue d’être appuyé par la mise en œuvre de mesures d’accompagnement et de réformes de la part des institutions régionales dans les domaines de la réglementation des changes et du cadre de la politique monétaire, et ce pour favoriser une augmentation des avoirs extérieurs nets régionaux, qui sont essentielles pour le succès du programme.