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La fraude sociale de Franck Nguema épinglée par le Tribunal de Première Instance de Libreville


La fraude sociale de Franck Nguema épinglée par le Tribunal de Première Instance de Libreville

La fraude sociale de Franck Nguema épinglée par le Tribunal de Première Instance de Libreville Credit:© 2020 D.R./PetitBoma

Un scandale financier et de gestion du patrimoine d’entreprise éclabousse Franck Nguema, actuel ministre des Sports du gouvernement de Julien Nkoghe Bekale. En effet, un rapport d’expertise de gestion de la société TV+ Gabon de 2014 à 2018 consulté ce vendredi par Gabonmatin et ordonné par le Tribunal de Première Instance de Libreville met en lumière une fraude sociale de grande échelle. Le montant faramineux de 906. millions 624.007 Franc CFA est indiqué comme la dette minimum actuelle due par TV+ GABON SA à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS).

Les scandales financiers sont désormais l’apanage de tous les affidés du gouvernement gabonais. Plus une année ne passe qui révèle son lot d’affaire mettant au pilori des ministres censés incarnés l’exemplarité et l’autorité publique de l’Etat gabonais. Le feuilleton de la gestion tendancieuse du ministre Franck Nguema du patrimoine de son défunt oncle André Mba Obame alimente chaque semaine les colonnes des médias.

Selon l’audit commandité par le jugement du 14 août 2019 via le Tribunal de Première Instance de Libreville c’est le colossal montant de 906. millions 624.007 Franc CFA qui doit être résolument soldé par les actionnaires suite à une obligation de contribution aux déficits. Tout en précisant que ce montant s’alourdir en tenant compte des pénalités indues comme le stipule le code Général des Impôts.

Il faut souligner pour mieux apprécier cette fraude sociale imputée à la direction générale de Franck Nguema que TV+ ne compte pas plus de 30 salariés rémunérés au smic minimum. Comment donc expliquer un tel gouffre financier ? Est-ce une banqueroute programmée ? Le rapport d’expertise révèle surtout que depuis sa fondation, soit en l’année 2000, aucun salarié de TV+ n’a été déclaré auprès de la CNSS. Donc tous les vaillants travailleurs qui ont fait leurs armes avec professionnalisme, salué par l’opinion publique gabonaise au sein de ce média n’ont pas bénéficiés d’une couverture sociale. Sous d’autres cieux cette pratique illégale et condamnable par la loi gabonaise est simplement qualifiée de « travail dissimulé ».

Interrogé par Gabonmatin, un ex agent de TV+ effarouché qui a requis l’anonymat, ayant eu cette information à la lecture de la livraison du 10 février dernier, de nos confrères Echos Du Nord s’est exprimé, en ces termes : « c’est un scandale pour nous salariés dénoncé depuis mon départ en 2014. Nous avons travaillé toutes ces années la peur au ventre et à chaque mois, des sommes dénommées cotisations sociales furent retirés de nos salaires. Ca veut dire que nos retraites ont été sacrifiées, que dis-je détournés par Monsieur Nguema. »

Pour corroborer cette fraude sociale, l’audit évoque un courrier datant du 16 Octobre 2019, énième relance faite par la direction de la CNSS relevant que du 2ème trimestre 2001 au 3ème trimestre 2019, « TV+ ne sait pas acquitter des sommes dues au titre des cotisations sur salaire et que le montant des cotisations dues s’élève à 769.675.696 FCFA ». Drôle de manière pur un manager d’entreprise de gratifier ses salariés qui se sont investis corps et âmes pour la télévision du futur.

Rappelons que cette somme est toujours réclamée par la CNSS. L’actionnariat qui a désigné M. Joseph Ondong Atomo, fils d’André Mba Obame, depuis le conseil d’administration du 30 août 2019 en qualité de PDG de TV+ attend promptement une décision judiciaire pour que la loi soit dite sur les faits épinglés dans ce rapport qui accable l’actuel ministre de sport de Julien Nkoghe Bekale. Que fait le Parquet gabonais qui a lancé l’opération dite Scorpion visant à débarrasser de la plus haute administration gabonaise des présumés coupables de corruption et de détournements ? Le scandale de la fraude sociale n’est qu’un pan de la voracité financière de Franck Nguema, une prochaine publication s’arrêtera sur des faits de fraude fiscale.