Le rapport d’enquête de l’OMS sur les origines chinoises du Covid-19 attendu le 15 mars
Le patron de l’OMS a promis vendredi que le rapport des experts dépêchés en Chine pour enquêter sur les origines de la pandémie se fera en « toute transparence », face aux suspicions qui continuent de planer sur la mission.
Lire aussi
« Ce que je peux vous garantir, c’est que tout ce qui s’est passé pendant cette mission sera présenté de manière transparente », a promis le directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus lors d’une conférence de presse vendredi à Genève. Le rapport final et un résumé seront publiés en même temps la semaine du 15 mars.
Initialement, l’OMS avait promis un rapport préliminaire avant le document final. Ce projet avait finalement été abandonné fin février, mais sans véritable explication. À Washington, la porte-parole de la Maison-Blanche Jen Psaki s’en est réjouie, peu après la conférence de presse de l’OMS.
Le président Biden « y voit un signe positif, parce qu’ils ne publient pas un rapport sur lequel nous avons exprimé nos doutes sur l’origine des données, le manque de transparence et parce que nous pensons que cela enverrait un message négatif, un message inexact sur les origines de la pandémie ».
Le directeur général a souligné qu’il n’avait pas encore vu le rapport. L’engagement du Dr Tedros à dire « exactement ce qui s’est passé, qu’elles ont été les avancées et quels ont été les défis et où on va aller à partir de là », intervient au lendemain d’une lettre ouverte de 24 chercheurs internationaux, qui dénonce des « limitations structurelles » imposées aux experts de l’OMS au moment de leur visite en Chine et réclamé une enquête indépendante.
Temps long
Les doutes sur la capacité des experts – choisis par l’OMS – à faire leur travail correctement face à un gouvernement chinois qui réagi de manière épidermique à tout ce qui pourrait être perçu comme une critique de sa gestion de la crise, planent sur la mission quasiment depuis le départ. La pandémie, dont le premier cas a été détecté à Wuhan en décembre 2019 a fait 2,57 millions de morts dans le monde.
Le docteur Michael Ryan, chef du programme de réponse d’urgence de l’OMS, a défendu le travail de l’équipe en rappelant que la mission était réclamée par l’ensemble des 194 membres de l’organisation. Il a demandé de la patience. Dès le départ « il était admis que cela prendra du temps et potentiellement de multiples missions pour comprendre parfaitement » ce qui s’est passé.
« C’est très compliqué et cela prend parfois des décennies pour comprendre les origines d’une maladie », citant par exemple Ebola, dont bien des aspects restent mystérieux.
Et le laboratoire ?
Les auteurs de la lettre ouverte estiment que l’hypothèse que le virus ait pu s’échapper d’un laboratoire de Wuhan semble avoir été abandonnée trop vite. À la fin de leur mission en Chine, les experts de l’OMS avaient exposé les différentes hypothèses de travail sur la manière dont le virus qui cause la COVID-19 est passé d’un animal à l’homme, lors d’un point de presse à Wuhan.
Ils avaient semblé exclure l’hypothèse que le virus ait pu s’échapper de l’institut de virologie de Wuhan, comme le gouvernement de Donald Trump l’affirmait, la jugeant hautement improbable. Devant la levée de boucliers, le Dr Tedros avait peu après rectifié le tir et affirmé que « toutes les hypothèses restent sur la table » pour expliquer l’origine de la pandémie. Une volte-face qui avait ajouté au scepticisme affiché envers la mission par de nombreux pays.