L’inspectrice en chef Doreen Malambo, Conseillère pour l’égalité des sexes à la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), a remporté cette année le Prix de la femme policière de l’année des Nations Unies, en l’honneur de son travail en faveur de groupes vulnérables, tels que les femmes, les filles, les enfants et les personnes handicapées.
Mme Malambo, qui est Zambienne et a passé 24 ans dans les services de police de son pays, est affectée à la MINUSS depuis 2019, où son rôle consiste à participer à des consultations communautaires et à la mobilisation de la population pour la prévention et la réduction de la criminalité.
Lors de précédentes affectations à l’ONU, Doreen Malambo a été déployée avec la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) de 2008 à 2009, où elle a aidé la police nationale à prévenir et enquêter sur la violence sexuelle, sexiste et domestique.
Peu de temps après son arrivée au Soudan du Sud, Mme Malambo a recherché des partenariats qui ont abouti à une collaboration innovante avec des hommes au niveau local, visant à améliorer les droits des femmes et des filles.
En collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), elle a participé à la création de l’initiative ‘Défendre les droits des femmes et des filles’ qui a contribué à réduire et à prévenir la criminalité sexuelle et sexiste au Soudan du Sud.
Dans le cadre de ce projet, Mme Malambo a créé un réseau de groupes dirigés par des hommes de la police locale afin de mobiliser des hommes de la communauté pour diffuser des informations et promouvoir la protection et la promotion des droits des femmes et des filles.
« Savoir que je fais une différence en travaillant à l’autonomisation des femmes et à promouvoir leur inclusion et leur participation actives dans la société me motive », a déclaré Mme Malambo. « L’autonomisation des femmes est la clé pour accroître la visibilité de leurs intérêts, préoccupations, besoins et contributions ».
Le prix sera remis par Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint aux opérations de paix des Nations Unies, lors d’une cérémonie virtuelle qui se tiendra le 3 novembre.
Dans une déclaration publiée vendredi, M. Lacroix a déclaré que Mme Malambo « illustre le meilleur de la police des Nations Unies », à travers ses idées et ses actions. « Une plus grande participation des femmes au maintien de la paix envoie un message fort à nos populations hôtes », a-t-il ajouté. « Ce message est amplifié lorsque des policières comme l’inspectrice en chef Malambo prennent les devants pour autonomiser et protéger les autres, encore plus dans un contexte de pandémie ».
Une Camerounaise et une Nigériane finalistes
Deux autres policières des Nations Unies ont été nommées finalistes du prix cette année. Il s’agit de la commissaire Rebecca Nnanga, du Cameroun, qui sert au sein de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) et la commissaire principale Catherine Ugorji, du Nigéria, qui sert au sein de la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA).
Rebecca Nnanga a été déployée au sein de la MINUSCA en 2018 et occupe actuellement le poste de chef de la cellule de recrutement de la mission. À ce titre, elle a appuyé le recrutement de 1.000 personnes pour les forces de sécurité intérieure de la République centrafricaine au cours des dernières années et augmenté le nombre et le pourcentage de femmes incluses.
Son soutien à la police communautaire a conduit à des améliorations mesurables de la sécurité dans les communautés locales. Elle s’est également efforcée de fournir une assistance aux personnes vulnérables, notamment les survivantes de violences sexuelles et sexistes, ainsi que des opportunités pour les femmes locales d’acquérir de nouvelles compétences professionnelles.
Rebecca Nnanga a rejoint la police camerounaise en 2001. Elle possède une vaste expérience en tant qu’officier de police des Nations Unies - ayant précédemment servi dans des opérations de maintien de la paix des Nations Unies en Haïti (2011-2014) ainsi qu’un passage antérieur en République centrafricaine (2015-2016).
Catherine Ugorji a été déployée en 2018 au sein de la MINUSMA. Elle assure la liaison et la coordination avec les autorités locales et la société civile pour finaliser les opérations de la Police des Nations Unies afin de rassurer la population dans la conduite d’activités normales dans une zone d’insécurité en raison de l’incursion de groupes terroristes et armés.
Elle est saluée pour son travail visant à étendre la portée de la Police des Nations Unies à la région d’Ansongo, près de la zone frontalière Mali-Niger-Burkina Faso. Son soutien aux opérations conjointes avec la police, la gendarmerie et la garde nationale maliennes a contribué à assurer la sécurité de la population locale.
Catheriine Ugorji a rejoint la police nigériane en 2003. Elle a précédemment servi au sein de Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) de 2006 à 2007.
Prix de la femme policière de l’année des Nations Unies
• Le prix de la femme policière de l’année des Nations Unies a été créé en 2011 pour reconnaître les contributions exceptionnelles que les femmes policières apportent aux opérations de paix des Nations Unies et pour promouvoir l’autonomisation des femmes.
• Le prix revêt une importance particulière cette année, car 2020 marque le 20e anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité ; et 60 ans depuis le premier déploiement de la Police des Nations Unies, au sein de l’Opération des Nations Unies au Congo.
• Environ 11.000 policiers des Nations Unies, dont 1.300 femmes, sont déployés dans 16 opérations de paix des Nations Unies aujourd’hui pour renforcer la paix et la sécurité internationales en soutenant les pays hôtes dans des situations de conflit, d’après-conflit et d’autres crises.