Le Secrétaire général de l’ONU a publié samedi une déclaration exprimant sa grave préoccupation face à l’escalade des combats dans la région du Tigré en Éthiopie, où les troupes gouvernementales et les forces séparatistes sont enfermées dans un conflit depuis novembre 2020.
La dernière flambée de violence a commencé en août, après une trêve humanitaire fragile de cinq mois, entraînant l’interruption de l’acheminement des secours dans la région du nord de l’Éthiopie, où environ cinq millions de civils ont besoin d’aide.
La distribution de l’aide continue d’être entravée par le manque de carburant et par une coupure des communications dans toute la région du Tigré, alors que selon des médias les commandants tigréens assurent que l’Érythrée a lancé une offensive en soutien aux forces gouvernementales éthiopiennes .
Un membre du personnel humanitaire et des civils tués
L’organisation partenaire de l’ONU, le Comité international de secours (IRC), a rapporté qu’un de ses travailleurs avait été tué dans une attaque au Tigré, alors qu’il livrait de l’aide aux femmes et aux enfants dans la ville de Shire, vendredi.
Dans un communiqué publié samedi, l’agence a déclaré qu’un autre membre du personnel de l’IRC avait également été blessé dans l’attaque et que deux autres civils auraient été tués et trois autres blessés lors de l’attentat. Les travailleurs humanitaires et les civils ne devraient jamais être une cible, a ajouté l’IRC.
L’attaque n’a pas été revendiquée, mais le comté et d’autres régions du Tigré ont subi de multiples frappes aériennes depuis août.
« Un impact dévastateur »
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres , a déclaré dans le communiqué publié par son porte-parole que la recrudescence des combats avait « un impact dévastateur sur les civils dans ce qui est déjà une situation humanitaire désastreuse ». Il appelle à une cessation immédiate des hostilités.
Le secrétaire général réitère son plein soutien à un processus de médiation dirigé par l’Union africaine et réaffirme que les Nations Unies sont disposés à appuyer la reprise urgente des pourparlers afin de parvenir à un règlement politique durable de ce conflit catastrophique. Le mois dernier, des négociations sous l’égide de l’Union africaine devaient se tenir en Afrique du Sud, mais ont été reportés.
Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées dans le Tigré ainsi que dans les régions voisines du nord de l’Amhara et de l’Afar, tandis que des dizaines de milliers auraient été tuées. Des millions de vies sont touchées par le conflit.
Les transports de fournitures essentielles doivent absolument reprendre
Dans un communiqué sur la situation humanitaire en date du 4 octobre, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré que le personnel de l’ONU était désormais autorisé à entrer et sortir du Tigré à nouveau, mais que le transport de produits de première nécessité par la route et par voie aérienne devait reprendre de toute urgence.
« Ces vols sont suspendus depuis le 25 août, interrompant l’acheminement de fournitures et de liquidités opérationnelles dans la région, alors qu’elles sont indispensables pour la poursuite des opérations », a-t-il déclaré aux journalistes à New York.
« Malgré les problèmes de sécurité, les restrictions d’accès et le manque de ressources, nos partenaires continuent de répondre dans les zones auxquelles ils peuvent accéder dans les trois régions », a-t-il déclaré.
« Au Tigré, les stocks humanitaires restants continuent d’être distribués et les services de base sont assurés, malgré de sérieuses difficultés opérationnelles » .
Au 26 septembre, 32 cliniques mobiles de santé et de nutrition fonctionnaient toujours dans 58 établissements de santé et sites de transit de la région, a-t-il déclaré. À Amhara et Afar, les familles récemment déplacées reçoivent de la nourriture, de l’eau, des abris d’urgence et d’autres fournitures, ainsi que des services de santé, a ajouté M. Dujarric.