Mer rouge : Le Conseil de sécurité de l’ONU exige la fin immédiate des attaques des houthistes
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté mercredi une résolution dans laquelle il exige que les houthistes, qui contrôlent le nord du Yémen, mettent fin à leurs attaques contre des navires marchands et des navires de commerce en mer Rouge.
Lire aussi
Dans cette résolution adoptée par 11 votes pour, zéro vote contre et 4 abstentions (Algérie, Chine, Mozambique et Russie), le Conseil condamne « avec la plus grande fermeté » la vingtaine d’attaques au moins perpétrées par les houthistes contre des navires marchands et des navires de commerce depuis le 19 novembre 2023, date à laquelle les houthistes ont attaqué et capturé le navire de marchandises Galaxy Leader et son équipage.
La résolution présentée par le Japon et les Etats-Unis « exige que les houthistes mettent fin immédiatement à ces attaques, qui entravent le commerce mondial et portent atteinte aux droits et libertés de navigation ainsi qu’à la paix et la sécurité de la région, et qu’ils libèrent immédiatement le Galaxy Leader et son équipage ».
Avant ce vote, trois amendements proposés par la Russie ont été rejetés par le Conseil de sécurité.
Menace croissante
Le vote fait suite à une séance d’information et à des consultations du Conseil de sécurité la semaine dernière concernant la menace croissante posée par les attaques des houthistes dans l’un des principaux canaux de navigation du monde.
Les États-Unis ont annoncé plus tôt mercredi qu’avec les forces navales britanniques, ils avaient abattu mardi 21 drones et missiles tirés par les houthistes dans le sud de la mer Rouge.
Les rebelles houthistes contrôlent la capitale yéménite Sanaa et de vastes étendues du Yémen, y compris la côte de la mer Rouge. Ils ont commencé à cibler ce qu’ils pensaient être des navires à destination d’Israël à la mi-novembre après avoir lancé pour la première fois des attaques de missiles et de drones contre Israël, en soutien au groupe palestinien Hamas.
Maintenant, ils ont élargi leur objectif à toutes les compagnies maritimes internationales, jusqu’à ce que, disent-ils, Israël autorise l’entrée de l’intégralité des fournitures humanitaires à Gaza. Cela oblige de nombreuses entreprises à détourner leurs navires loin vers le sud, autour du Cap de Bonne-Espérance, augmentant les coûts et menaçant de perturber l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement mondiale.
Exercice des droits et libertés de navigation
La résolution adoptée mercredi affirme que l’exercice des droits et libertés de navigation par les navires marchands et les navires de commerce doit être respecté conformément au droit international, et prend note du droit qu’ont les États Membres, conformément au droit international, de défendre leurs navires contre les attaques, notamment celles qui portent atteinte aux droits et libertés de navigation.
Le Conseil de sécurité salue les efforts que font les États Membres dans le cadre de l’Organisation maritime internationale (OMI) pour améliorer la sûreté et la sécurité du transit des navires marchands et des navires de commerce de tous les États en mer Rouge.
Il engage les États Membres à appuyer le renforcement des capacités des garde-côtes yéménites, à continuer de renforcer leurs capacités et à faciliter le renforcement des capacités des États côtiers et des États du port en mer Rouge et dans le détroit de Bab el-Mandab afin d’améliorer la sécurité maritime.
Appel à la prudence et à la retenue
Le Conseil de sécurité souligne qu’il faut s’attaquer aux causes profondes, notamment les conflits qui alimentent les tensions régionales et qui contribuent à perturber la sécurité maritime.
Il condamne la fourniture d’armes et de matériel connexe de tous types aux houthistes, en violation de sa résolution 2216 (2015) , et demande que la coopération pratique soit renforcée pour empêcher les houthistes d’acquérir le matériel qui leur permettrait de mener de nouvelles attaques.
Il appelle à la « prudence et à la retenue » afin de prévenir une nouvelle détérioration de la situation en mer Rouge et dans la région, et engage toutes les parties « à redoubler d’efforts diplomatiques à cette fin, notamment en continuant de favoriser le dialogue et le processus de paix du Yémen sous les auspices de l’ONU ».