Le programme mondial de partage de vaccins de l’Organisation mondiale de la santé, le dispositif COVAX, a livré mercredi ses premières doses du sérum anti-coronavirus. Un avion transportant 600.000 doses de vaccin AstraZeneca/Oxford, du fabricant « Serum Institute of India », a atterri ce mercredi matin à l’aéroport d’Accra, au Ghana.
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Ces 600.000 doses « font partie de la première vague de vaccins anti-Covid à destination de plusieurs pays en développement », selon un communiqué conjoint de l’OMS et du Fonds des Nations Unies pour l’enfance.
Ces sérums, expédiés par l’UNICEF depuis Mumbai (Inde), représentent une partie de la première vague de vaccins destinés à plusieurs pays à faibles et moyens revenus.
Cette livraison représente le début de ce qui devrait être « la plus grande fourniture et distribution de vaccins de l’histoire » et, pour la Ghana, « le chemin du rétablissement pour le peuple ghanéen peut enfin commencer », affirme le communiqué.
80.759 cas de Covid-19 dont 582 morts au Ghana
Le Ghana, pays d’Afrique de l’Ouest, a enregistré 80.759 cas du nouveau coronavirus, dont 582 morts.
« Nous sommes heureux que le Ghana soit devenu le premier pays à recevoir les vaccins anti-Covid-19 du mécanisme COVAX », ont déclaré dans une déclaration commune, la Représentante de l’UNICEF au Ghana, Anne-Claire Dufay, et le Représentant de l’OMS dans ce pays, le Dr Francis Kasolo.
Les deux hauts responsables onusiens ont félicité Accra pour ses « efforts inlassables » en vue de protéger la population et ont qualifié ce jour d’« événement capital, car l’arrivée des vaccins au Ghana est essentielle pour mettre fin à la pandémie ».
À mesure que les travailleurs de la santé et les autres personnels en première ligne dans ce combat seront vaccinés, l’ONU s’attend à « un retour progressif à la normale », notamment un meilleur accès aux services de santé, d’éducation et de protection.
« Dans l’esprit de la couverture maladie universelle, ne laissons personne derrière », préconisent l’OMS et l’UNICEF.
COVAX vise à fournir près de deux milliards de doses de vaccins en 2021
Pour l’ONU, cette bonne nouvelle venue d’Accra est l’exemple à suivre. « La seule façon de sortir de cette crise est de faire en sorte que les vaccins soient disponibles pour tous », insistent l’OMS et l’UNICEF, remerciant au passage, « tous les partenaires qui soutiennent le mécanisme COVAX afin de fournir rapidement et équitablement des vaccins sûrs et efficaces à tous les pays ».
« Le dispositif COVAX prévoit de fournir près de deux milliards de doses de vaccins anti-Covid cette année. C’est un effort mondial sans précédent pour assurer un accès aux vaccins à tous les citoyens », ajoute le communiqué.
Le COVAX, qui est le volet vaccins du dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la Covid-19 (Accélérateur ACT), est codirigé par la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI), l’Alliance Gavi et l’OMS. Il vise à fournir cette année des vaccins anti-Covid à 20% de la population de près de 200 pays et territoires participants.
L’objectif d’une distribution équitable est « en danger » - Dr Tedros
COVAX comporte notamment un mécanisme de financement qui permet à 92 pays en développement d’avoir accès aux précieuses doses et a ainsi conclu des accords avec des fabricants pour deux milliards de doses en 2021 et a la possibilité d’en acheter un autre milliard.
Cela comprend 1,1 milliard de doses du Serum Institute of India (SII), qui produit les vaccins AstraZeneca et Novavax.
C’est dans ce contexte que le Directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a exhorté mardi les pays riches à partager leurs doses de vaccin avec COVAX. Selon le patron de l’OMS, l’objectif d’une distribution équitable était « en danger ».
« Jusqu’à présent, 210 millions de doses de vaccin ont été administrées dans le monde, mais la moitié d’entre elles l’ont été dans deux pays seulement, et plus de 80 % dans dix pays », a déclaré le Dr. Tedros, lors d’un symposium virtuel sur les vaccins, depuis Genève.
« Mais de très nombreux pays et territoires (200) doivent encore administrer une seule dose », avait conclu le chef de l’OMS.