Les droits de l’enfant sont en net recul dans le monde, déplore le chef des droits de l’homme
« Le respect des droits de l’enfant est en net recul dans le monde », c’est l’amer constat dressé ce lundi à Genève par le chef des droits de l’homme de l’ONU à l’ouverture des travaux de la 92e session du Comité des droits de l’enfant.
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La pandémie de Covid-19, les conflits et autres crises humanitaires et les changements climatiques ont terni plus encore la situation, a diagnostiqué le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk.
« Les enfants ont fait les frais des efforts déployés pour répondre à la pandémie de Covid-19, notamment en ce qui concerne leur droit à l’éducation », a déclaré M. Türk, ajoutant que « la réalité du changement climatique menace leur vie actuelle et leur avenir ».
Selon le chef des droits de l’homme de l’ONU, les enfants défenseurs des droits de l’homme, en particulier les filles et les enfants non-conformes au genre, sont confrontés à « une répression accrue dans de nombreux pays ».
Les enfants sont parmi les plus touchés lors des guerres et crises humanitaires
De nombreux enfants, dans toutes les régions du monde, continuent de vivre dans des zones de guerre ou avec des besoins humanitaires criants. Et dans toutes les crises, les enfants sont parmi les plus touchés.
Les données reflètent « une réalité effrayante ». Les enfants représentent 41% des plus de 100 millions de personnes déplacées de force dans le monde.
Dans 15 pays touchés par la crise, quelque 40 millions d’enfants sont en situation d’insécurité alimentaire grave. Ces derniers n’arrivent même pas à recevoir « le strict minimum dont ils ont besoin pour grandir et se développer dans leur petite enfance ».
A ce sujet, le Haut-Commissaire rappelle que le dernier rapport des Nations Unies sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition montre que le monde ne fait que reculer dans ses efforts pour éliminer la faim et la malnutrition de manière plus générale.
La voix des jeunes peut orienter le débat sur les enfants
Face à ces chiffres préoccupants, le chef des droits de l’homme estime toutefois que les voix des enfants peuvent « guider les débats sur le sort des enfants » dans le monde. « Nous guider pour continuer à faire des droits de l’enfant une priorité. Nous pousser à faire en sorte que leurs voix ne soient pas seulement entendues, mais écoutées », a insisté M. Türk.
Les experts du Comité devaient entendre ce lundi Maya-Nutuk, une activiste climatique du Groenland et conseillère des enfants pour cet organe des traités du Haut-Commissariat. Les discussions avec l’équipe consultative des enfants entrent dans le cadre du processus de rédaction de l’observation générale du Comité sur les droits de l’enfant et l’environnement, avec un accent particulier sur le changement climatique
Pour Volker Türk, les mots de Maya, et les voix d’autres enfants comme elle, peuvent guider la discussion d’aujourd’hui. « Et nous inciter à réagir et à agir. Pour que tous les enfants, partout dans le monde, puissent jouir de leurs droits et de leurs libertés fondamentales », a-t-il fait valoir, exhortant la communauté internationale à faire en sorte que les droits de l’enfant restent « une priorité collective, surtout en cette année de célébration de la Déclaration universelle des droits de l’homme ».
Des enfants de différentes régions attendus en mars lors du Conseil des droits de l’homme
Une prochaine réunion annuelle sur les droits de l’enfant est prévue le 10 mars prochain dans le cadre des travaux du Conseil des droits de l’homme. Pour la première fois, des enfants de différentes régions se joindront au Haut-Commissaire pour une table ronde sur les défis et les opportunités auxquels ils sont confrontés dans l’exercice de leurs droits dans l’environnement numérique.
Le prochain rapport du chef des droits de l’homme sur les droits de l’enfant et qui sera soumis au Conseil, portera sur la protection sociale inclusive. Il sera accompagné d’une version adaptée aux enfants, nourrie par les opinions et les expériences des enfants.
Le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies tient sa 92e session du 16 janvier au 3 février, au cours de laquelle il examinera les rapports de la Suède, de Maurice, d’Oman, de Bolivie, d’Azerbaïdjan, d’Irlande et de la Nouvelle-Zélande.