Economie Monde Sports Culture Politique High-Tech Musique People Société Santé

En Europe, la lenteur du déploiement des vaccins prolonge la pandémie, selon l’OMS


En Europe, la lenteur du déploiement des vaccins prolonge la pandémie, selon l’OMS

En Europe, la lenteur du déploiement des vaccins prolonge la pandémie, selon l’OMS Credit:© 2021 D.R./PetitBoma

Alors qu’en Europe les variants du coronavirus continuent de se propager et que la pression sur les hôpitaux augmente, accélérer le déploiement de la vaccination contre la Covid-19 est crucial car les nouveaux cas dans cette région du monde augmentent dans tous les groupes d’âge, sauf un, a prévenu l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

La semaine dernière, la transmission de la Covid-19 a augmenté dans la majorité des pays de la Région européenne de l’OMS, avec 1,6 million de nouveaux cas et près de 24.000 décès, a précisé la branche régionale de l’OMS dans un communiqué de presse L’Europe reste la deuxième région au monde la plus touchée par la Covid-19, avec un nombre total de décès approchant rapidement le million et le nombre total de cas sur le point de dépasser 45 millions.

«  Il y a cinq semaines à peine, le nombre hebdomadaire de nouveaux cas en Europe était tombé à moins d’un million, mais la situation de la Région est désormais plus préoccupante qu’elle ne l’a été depuis plusieurs mois. Il existe des risques associés à l’augmentation de la mobilité et des rassemblements pendant les fêtes religieuses. De nombreux pays sont en train d’introduire de nouvelles mesures qui sont nécessaires et chacun devrait les suivre autant qu’il le peut  », a déclaré la Dre Dorit Nitzan, Directrice régionale des urgences du Bureau régional de l’OMS pour l’Europe.

Dans toute la Région, 50 pays ou territoires ont signalé le variant préoccupant B.1.1.7, détecté initialement par le Royaume-Uni et maintenant le variant prédominant dans la Région. Ce variant étant plus transmissible et pouvant augmenter le risque d’hospitalisation, il a un impact de santé publique plus important et des actions supplémentaires sont nécessaires pour la maîtriser.

Impact précoce de la vaccination

Au niveau régional européen, les nouveaux cas augmentent dans tous les groupes d’âge, sauf chez les personnes de 80 ans et plus. Ce n’est que dans cette population la plus vulnérable que l’OMS a constaté une baisse régulière des cas et une diminution de la proportion de décès par Covid-19 depuis le début de 2021, reflétant les premiers signes de l’impact de la vaccination.

De nouvelles données de Public Health England suggèrent que les vaccins contre la Covid-19 ont sauvé, à tout le moins, plus de 6.000 vies parmi les personnes de plus de 70 ans depuis le début de la vaccination en décembre 2020. De même, les données d’Israël montrent que le vaccin Pfizer-BioNTech est d’environ 90% efficace pour prévenir les infections, les maladies graves et l’hospitalisation après la deuxième dose.

« Les vaccins représentent notre meilleur moyen de sortir de cette pandémie. Non seulement ils fonctionnent, mais ils sont également très efficaces pour prévenir les infections. Cependant, le déploiement de ces vaccins est d’une lenteur inacceptable. Et tant que la couverture reste faible, nous devons appliquer les mêmes mesures de santé publique et sociale que par le passé, pour compenser les retards », a déclaré le Dr Hans Kluge, Directeur régional de l’OMS pour l’Europe. « Soyons clairs : nous devons accélérer le processus en accélérant la fabrication, en réduisant les obstacles à l’administration des vaccins et en utilisant chaque flacon que nous avons en stock, maintenant ».

Faux sentiment de sécurité

À ce jour, seulement 10% de la population totale en Europe a reçu 1 dose de vaccin et 4% ont achevé leur vaccination. « Le risque que la vaccination continue de donner un faux sentiment de sécurité aux autorités et au public est considérable - et cela comporte un danger », a expliqué le Dr Kluge.

Tous les pays à revenu élevé de la région vaccinent contre la Covid-19, alors que seulement 80% des pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure et 60% des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure et à revenu inférieur le sont. À ce jour, 10 économies à revenu intermédiaire de la région ont reçu des doses par le biais du mécanisme COVAX.

«  Au cours des dernières semaines, nous avons vu à la fois une solidarité remarquable à travers les frontières dans la Région et des pays accumulant des vaccins. Vacciner les agents de santé et les personnes âgées dans tous les pays est la responsabilité morale de tous. Il est essentiel que nous fournissions les avantages de ce bien public mondial aux travailleurs de la santé et des services sociaux. Tout en reconnaissant l’intention des gouvernements de protéger leurs propres populations, avant que les vaccins ne soient étendus à d’autres groupes d’âge, j’exhorte les gouvernements à partager les doses excédentaires de vaccins approuvés par l’OMS avec COVAX ou avec les pays dans le besoin, une fois que les agents de santé et les plus vulnérables ont été vaccinés. Ne pas le faire est voué à l’échec », a déclaré le Directeur régional.

Limiter la propagation

Le plus grand nombre de nouveaux cas de Covid-19 se produisant dans des groupes de population qui ne sont pas encore vaccinés, l’OMS continue d’appeler à une action rapide pour mettre en œuvre des mesures de santé publique et sociales sur la base des données épidémiologiques et du système de santé alors que la couverture vaccinale continue de croître.

Au total, 27 pays de la Région sont en confinement partiel ou complet à l’échelle nationale, avec 21 couvre-feux nocturnes. Au cours des deux dernières semaines, 23 pays ont intensifié les restrictions tandis que 13 ont assoupli les mesures, et 9 autres ont emboîté le pas.

Bien que les confinements doivent être évités par des interventions de santé publique ciblées et opportunes, ils doivent être utilisés lorsque la maladie dépasse la capacité des services de santé à prendre en charge les patients de manière adéquate et à accélérer la préparation des systèmes de santé publique locaux et nationaux, selon l’OMS.

« La probabilité d’apparition de nouveaux variants préoccupants augmente avec la vitesse à laquelle le virus se réplique et se propage, il est donc crucial de freiner la transmission grâce à des mesures de base de lutte contre la maladie. Et aujourd’hui, contrairement à il y a un an, nous avons de meilleurs systèmes de test et de traçabilité, un partage d’informations plus rapide et nous en savons beaucoup plus sur la manière de soigner les personnes gravement malades  », a déclaré la Dre Nitzan.

Les tests étendus, l’isolement, la recherche des contacts, la quarantaine et le séquençage génétique sont les outils de santé publique de base qui doivent être utilisés et continuellement renforcés. La vaccination, associée à des mesures de santé publique et sociales continues, mettront finalement un terme à la pandémie. Pour que cela se produise, une intensification de la production de vaccins et de la vaccination est nécessaire, ainsi que le respect continu des mesures de santé publique et sociales.

« Le plus grand déterminant du nombre de personnes infectées et du nombre de personnes qui meurent dans les semaines à venir est ce que vous faites ou ne faites pas en tant qu’individu. Nous l’avons vu maintes et maintes fois : la propagation du virus peut être stoppée. Mon message aux gouvernements de la Région est donc que ce n’est pas le moment d’assouplir les mesures. Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas tenir compte du danger. Nous avons tous fait des sacrifices, mais nous ne pouvons pas laisser l’épuisement l’emporter. Nous devons continuer à maîtriser le virus », a conclu le Dr Kluge.